
Fourmi Manioc
Acromyrmex octospinosus

La Fourmi manioc des forêts martiniquaises
La fourmi manioc (Acromyrmex octospinosus), souvent appelée fourmi coupe-feuille, est l’un des insectes les plus visibles dans les forêts tropicales de Martinique. On la repère facilement dans les sous-bois humides, où de longues files d’ouvrières transportent des fragments de feuilles plus grands qu’elles. Ces cortèges parfaitement ordonnés témoignent de l’efficacité de cette espèce.
Classée Préoccupation mineure (LC) par l’UICN, elle joue un rôle fondamental dans les milieux tropicaux. En récoltant des morceaux de végétation, elle participe à l’aération du sol et au recyclage naturel de la matière organique. Son activité contribue ainsi au bon fonctionnement des écosystèmes antillais, où elle fait partie des espèces clés du cycle forestier.
La colonie repose sur une organisation très précise. Les individus se répartissent en castes spécialisées : ouvrières, soldats, jardinières ou reine. Leur nourriture provient d’un champignon cultivé dans leurs galeries. Les feuilles qu’elles transportent ne sont pas consommées directement, mais servent de substrat à cette culture dont dépend toute la colonie.
Ce système d’agriculture souterraine est considéré comme l’un des plus sophistiqués du monde animal. Les fourmis contrôlent l’humidité, évacuent les débris et maintiennent des conditions stables pour le développement du champignon. Leurs galeries peuvent s’étendre sur plusieurs mètres et former un véritable réseau organisé.
Au Zoo de Martinique, la fourmi manioc n’est pas présentée dans un espace dédié. On peut cependant l’observer en liberté, au détour d’un chemin ou d’un sous-bois. Elle fait partie des nombreuses espèces sauvages visibles naturellement au sein du parcours, illustrant la richesse biologique de l’île.















Quelques anecdotes

Une précision digne d’un travail d’orfèvre
Lorsque les ouvrières découpent une feuille, elles choisissent l’endroit exact à sectionner pour obtenir un fragment parfaitement adapté au transport. Chaque découpe est faite avec une précision remarquable, ce qui permet à la colonie de gérer efficacement la récolte de matériaux.

Un réseau de communication très efficace
Les fourmis manioc utilisent des traces chimiques pour marquer leurs chemins. Ces pistes de phéromones guident les ouvrières vers les sources de feuilles et permettent d’éviter les obstacles. Grâce à cette communication, les files restent ordonnées et progressent sans confusion, même sur de longues distances.
